Dans le Maine du XIXème siècle, une femme fatale sème la mort autour d'elle, n'hésitant pas à demander à son soupirant de tuer son père s'il veut qu'elle cède à ses avances, et fait ainsi basculer le destin de trois hommes amoureux d'elle.
Thèmes
Féminité
, Manipulation
, Ville
Année de production
1946
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Critiques
Télérama
« Pour manipuler un homme, empêche-le de réfléchir », c'est le credo de Jenny, une des plus belles garces du cinéma noir américain. Campée a...
« Pour manipuler un homme, empêche-le de réfléchir », c'est le credo de Jenny, une des plus belles garces du cinéma noir américain. Campée avec un aplomb insolent par Hedy Lamarr en grande beauté, cette jeune fille arriviste est née peste et le restera toute sa vie. La première scène la voit, âgée d'une dizaine d'années, en train d'essayer de noyer un camarade poltron, un sourire sadique aux lèvres. Quelques années plus tard, elle convaincra le même garçon, devenu homme mais resté lâche, de tuer son père, dans des rapides - scène d'une violence absolue.
Personnage au destin inéluctable, Jenny est une femme fatale, comme l'était Ann Savage dans Détour, chef-d'oeuvre du même Ulmer, tourné l'année précédente. A la fois ange et démon, quand Jenny embrasse son amant - alors que son mari agonise dans la pièce d'à côté -, elle lui serre le cou comme pour l'étrangler... Elle rayonne alors que le monde s'effondre autour d'elle. La petite ville portuaire dans laquelle elle sévit est aux mains de pillards ivrognes et incendiaires. Loin des décors citadins et contemporains des polars classiques, Edgar G. Ulmer plante son décor dans un XIXe siècle décadent et rural que la révolution industrielle commence à faire vaciller. Comment Jenny explique-t-elle ses méfaits ? « C'est l'orage et l'excitation », avoue-t-elle alors que le feu embrase le ciel.
Anne Dessuant
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