" Caméra d'or au Festival de Cannes 2005 avec une drôle de chronique mélancolique, Moi, toi et tous les autres, l'Américaine Miranda July, 37 ans, a poursuivi depuis ses activités multiples : sculpture, écriture, conception de projets participatifs (le site learningtoloveyoumore.com, acquis par le musée d'Art moderne de San Francisco)... Son deuxième film fait partie de cette oeuvre multiforme, s'intéressant à ce qui lie (ou non) les êtres entre eux.
Ici, un couple de trentenaires (la cinéaste et un acteur qui pourrait être son jumeau) s'interroge sur le futur en général et l'avenir de leur relation en particulier (...) Ce point de départ théorique autorise la cinéaste à empiler les bizarreries du quotidien. Voici son personnage qui s'acharne à poster sur le Net une minichorégraphie par jour, tandis que le fiancé tente de convaincre ses voisins de reboiser Los Angeles.
C'est gentiment burlesque, à l'image des interventions du félin, voix off haut perché (...) C'est souvent plus mystérieux, notamment dès que le film bascule dans l'onirisme - conversations avec la lune et temps qui se fige. Il y a un ton singulier, une esthétique qui peut faire penser à Michel Gondry (sous anxiolytiques), une petite musique romantico-anorexique. Selon l'humeur, on partagera la mélancolie inquiète que distille le film ; ou l'on rêvera de filer une paire de claques à ces héros bobos, mollassons, pour les éveiller un bon coup à la vie réelle..."
Aurélien Ferenczi